Rien; l’univers n’est rien. Nulle énigme pour l’homme
Dont l’esprit et les sens ont perçu le néant.
– La turbulente vie hasardeuse, et le somme
À jamais, dans le sol maussade et dévorant !
Rien ! Partout l’éphémère et partout le risible,
Partout l’insulte au coeur, partout la surdité
Du Destin, qui choisit pour délicate cible
La noblesse de l’homme et sa sécurité.
– Et parmi cette affreuse et poignardante injure,
Seulement toi, visage au masque de velours,
Divinité maligne, enivrante, âpre et pure,
Consolateur cruel, doux et terrible Amour !
Poème de l’amour
Poèmes de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles